En effet, aujourd'hui, je (Raphaël) pars avec un groupe germano-péruvien tenter de grimper en haut d'un sommet : le Mismi (5597m - Je stoppe d'avance le suspense : on n'y arrivera pas). Madame a préféré rester à Chivay, seule, au milieu de tous ces hispanophones.
Début de journée de Raphaël :
Le Mismi, c'est un pic. À vol d'oiseau, il n'est pas très loin (15km de Chivay). Mais pour voir ce qu'il y a à voir, il faut le contourner (50km, en 4x4, sur des pistes pas très plates...). Parce que oui : il y a quelque chose à voir. C'est en effet quasiment au sommet de ce pic que naît l'un des plus longs fleuves du monde : l'Amazone.
Quoi ? Je croyais que c'était le Nil ? En fait, le débat semble toujours ouvert (ici en tout cas), par le fait que la localisation de la source du Nil n'est pas bien définie. Celle de l'Amazone est d'ailleurs critiquée par certains (On notera au passage que le ruisseau ne s'appelle pas encore "Amazone", ici).
Je fais le voyage avec 2 personnes (1 couple germano-péruvien) + 1 guide (=1 papy plus vif que les alpagas). La zone paraît paumée, pourtant, nous croisons quelques constructions qui semblent habitées. Durant la majeure partie du voyage, nous roulons autour de 5000m d'altitude. Pour autant, l'endroit est plat (et désertique). Nous croisons des troupeaux d'alpagas (domestiques), ainsi que des vigognes sauvages.
Après 2h30 de route, le 4x4 s'arrête à côté d'une falaise. Deux autres 4x4 sont présents : nous sommes loin de tout, mais nous ne seront pas seuls.
La source n'est pas très loin : il suffit de longer (à pied) les falaises sur 100 ou 200m, au milieu des rochers. Sauf que nous sommes à 5200m. À l'arrêt, tout va bien ; mais la moindre marche à grimper demande un petit temps pour reprendre son souffle. La Péruvienne qui nous accompagne (Cécilia) a du mal à supporter ce manque d'air, et s'accroche à la bouteille d'oxygène que le guide lui a proposée.
Il est difficile de définir l'emplacement d'une source précisément. Est-ce le point le plus loin de l'océan ? (auquel cas, ce devrait être la Marne qui passe à Paris et non la Seine). Est-ce le point qui sort de terre avec le plus gros débit ? C'est toujours un grand débat. Nous n'avons pas encore atteint la source officielle du National Geographic que déjà nous sentons l'eau couler sous nos pieds. Une première vraie source (=avec un gros débit) apparaît devant nous, mais ce n'est toujours pas la "vraie" source de l'Amazone.
On avance encore d'une vingtaine de mètres, et là apparaît enfin la vraie source : de l'eau suinte au travers des fissures de la falaise.
Une croix avec un panneau signale officiellement la source. On y est !
Le retour est long car Cécilia ne va pas bien du tout. Je prends de l'avant pour faire quelques photos des alentours.
Nous (L'Allemand Jörk (orthographe ?), le guide et moi) laissons Cécilia dans la voiture et tentons de grimper vers le sommet. Il est tard ; nous avons pris beaucoup de retard ; Cécilia est mal en point dans la voiture ; nous crachons nos poumons à chacun de nos pas. Bref : nous savons d'avance que nous n'aurons pas le temps d'aller jusqu'en haut.
Nous nous faisons surprendre par un chinchilla qui bondit devant nous.
Nous arrêtons notre ascension, loin du sommet, sur un plateau à 5300m d'altitude. Oui, je sais : ce n'est que 100m de dénivelé par rapport au 4x4. Mais qu'est ce que c'était dur !!!!
Heureusement, la descente est beaucoup plus facile. Notre guide (en photo ci-dessous) se laisse même courir dans les gravas.
Nous rejoignons la voiture. Cécila est toujours vivante :) mais ne se sent toujours pas bien... Nous redescendons par le même chemin cabossé, qui paraît bien plus long qu'à l'aller. Nous recroisons villages perdus, alpagas, vigognes, etc.
Enfin, nous arrivons à Chivay vers 14h, où Anne attendait.
Début de journée d'Anne :
Moi je quitte l'hôtel vers 10h, et je fais un tour dans le village : je commence par rentrer dans l'église, où se prépare un mariage. La dame qui fleurit les lieux me demande si la décoration me plaît (je commence à comprendre ce qu'on me dit, mais je suis incapable de répondre).
Ensuite, je prends le soleil sur la place, et là, un petit vieux vient s'asseoir à côté de moi, et lui aussi me parle :-) Je rentre pique-niquer dans la chambre de l'hôtel, mais je ne m'y attarde pas, parce qu'il y fait trop froid ! Je serai mieux sur la place... Et voilà qu'un tout petit garçon haut comme trois pommes vient me voir, rigole, joue avec moi, et pour finir me propose des popcorns :-) Bref, je passe une très bonne journée (en plus, je réussis à me connecter à internet depuis la place, devant le café où on a mangé hier : de quoi faire passer le temps, aussi !)
Fin de journée pour tous les deux :
Après cette dure journée, et pour clôturer notre séjour à Chivay, nous partons vers la station thermale de Chivay, où jaillissent des sources d'eau chaude. Le lieu est très touristique, et beaucoup plus aménagé que Yanque. C'est en fait une piscine publique, possédant plusieurs grands bassins, comme on peut en avoir chez nous (sauf que l'eau est chaude !).
De quoi finir en beauté notre séjour. Demain : nous partons vers Puno (il paraît qu'il y a un petit lac à voir là bas...)
Plus de photos : https://goo.gl/photos/KAfLamkxGHHfHxo29
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